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Delaplace. 23 5
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défenfe de repréfenter* des comédies fur leur théâtre, ledit Delaplace s'eft vanté et a dit à plufieurs perfonnes qu'il poignarderoit et affaffineroit: ledit fleur plaignant, qu'il ne le prendroit pas en brave, mais dans un tems et une occafion où il ne s'y attendroit pas et que le plaignant ne mourroit que de fa main.
Et comme le plaignant a intérêt de prévenir cet affaffinat, il nous a rendu la préfente plainte.
Signé : Demoncrif.
(Archives des Comm., rr' 3829.)
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III
L'an 1712, le dimanche 25 feptembre, environ une heure de relevée, eft venu par-devers nous Céfar-Vincent Lefrançois, etc., Antoine Delaplace, peintre à Paris et acteur du jeu du fleur Pellegrin, ruelle St-Laurent, demeurant rue du Faùbourg-St-Lazare, à l'image Notre-Dame : Lequel nous a fait plainte et dit que, il y a une heure ou environ, étant dans le jardin du cabaret du fleur Chaplot, marchand de vins fufdite ruelle St-Laurent, avec quatre de fés amis, après avoir déjeuné et étant prêts à fortir, il a été furpris que le nommé Vieujot, fauteur du jeu de la demoifelle Boiron, qui étoit à une autre table avec quatre autres de fés amis, le plaignant ayant pris congé de fés amis, ledit Vieujot lui a dit en ces termes : « Laiffez fortir ce j...f......
Iâ. C'eft un j...f..... à qui il faut donner des coups de bâton. » Le plaignant,
fort étonné du procédé dudit Vieujot, en fe retournant lui a dit qu'il ne lui avoit donné aucun fujet de le traiter de la forte. Ledit Vieujot, tout furieux, répétant les mêmes injures, a tiré l'épée nue contre le plaignant pour le percer. Les perfonnes préfentes ont retenu ledit Vieujot et empêché qu'il ne vint à lui. Le plaignant ayant continué fon chemin jufqu'auprès de la maifon de St-Lazare, il a entendu une populace qui crioit derrière lui : « Sauve 1 fauve 1 » S'étant retourné, a vu ledit Vieujot l'épée nue à la main ; pour fa défenfe, ce qu'il a pu faire a été de fe fauver dans la maifon de St-Lazare, où étant entré, les frères portiers ont enfermé le plaignant et les perfonnes de dehors ont emmené ledit Vieujot lequel crioit à pleine tête qu'il vouloit tuer ce b.....-là, en parlant du plaignant : Lequel ne fe trouvant pas en fureté de fa vie, fe voit obligé de nous rendre plainte de ce que deffus (1).
Signé : Delaplace.
(Archives des Comm., n° 3824.)
Voy. Dolet ; Octave ; Poncet
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(i) On entendit dans l'information qui fut faite - ce sujet par le coramissaire Lefrançois, Cornelis Boon, danseur de corde du jeu du sieur Pellegrin, demeurant faubourg Saint Laurent, chez la veuve Chevalier, âge de 24 ans. C'était le frére de Gertrude Boon, dite Ia Belle Tourneuse.
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